Palombes

Chaque jour cet hiver j'ai vu des vols de palombes autour de la maison. Le matin, elles passaient par milliers devant le soleil levant pour disparaître dans le brouillard. Parfois les oiseaux cerclaient au-dessus des cimes et partiraient après, parfois elles descendaient dans l'herbe pour brouter, et la prairie paraissait en mouvement gris et vif. Après avoir mangé, elles s'envolaient en masse pour se poser dans les arbres, chacune cherchant sa place parmi les autres.

Les oiseaux étant farouche, il était difficile de les approcher pour les photographier sans utiliser un affût. La photo ci-dessous est prise depuis la maison, derrière la baie vitrée, avec un objectif macro 90 mm, qu'on peut utiliser aussi pour les distances plus longues. Les arbres derrière les oiseaux sont des réflections dans le vitre, un hasard qui donne de la profondeur et relief à l'image. Dans le brouillard les contrastent changent et parfois disparaissent, donc il faut faire la composition de son image avec soin.

 

   

J'ai choisi le noir et blanc pour accentuer le graphisme et faire justice à l'ambiance intime. 

C'est seulement quand elle est tirée, qu'on ‘voit’ vraiment l'image, le tirage fait partie intégrale de l'oeuvre. Sur l'écran, ce n'est pas la même chose. J'en ai fait deux. Pour le premier tirage en petit format (18 x 18 cm) j'ai choisi un papier Japonais blanc naturel très fin et presque transparant. D'une grande douceur et même les infimes détails restent visibles. L'autre tirage, sur un format plus grand, est sur un papier Japonais avec des fibres légèrement brillantes visibles en relief. Les fibres ondulées jouent avec les formes des branches et des oiseaux en vol et renforcent le sens de mouvement.